Le pèlerinage de la vengeance

 

 

Paru en 2005 chez Amalthée

 

Meurtres sur les chemins de Compostelle

 

Au 13e siècle, une riche famille de marchands du Puy-en-Velay part en pèlerinage pour Saint-Jacques de Compostelle. Leur fils, Aubin, qui les accompagne à contre-coeur, décide d'empoisonner la vie de ses parents en multipliant les farces. Ils se joignent à la famille du redoutable Raoul de Rochebrune, puis à l'abbé Guibert de Bonneuil. Dans ce groupe mal assorti, les relations se tendent, des mésententes éclatent et la mort ne tarde pas à frapper.

Le récit est enlevé, les personnages pittoresques et les dialogues pleins d'humour.

 

Ce roman est actuellement épuisé

Ci-dessous, le premier chapitre



Chapitre 1

     « Hé, toi ! Mon pâté ! Reviens ici tout de suite ! »

     Le pâtissier bondit pour rattraper son voleur qui s’enfuyait. Dans sa hâte, le gros homme bouscula son étal, faisant tomber quelques brioches dorées. Cela ne l’arrêta pas. Brandissant le poing, il vociférait tout en courant :

     « Au voleur ! Larron ! Un pâté tout chaud ! Où sont les sergents ? Si jamais je t’attrape… Graine de brigand ! Pendard ! »

     Le jeune garçon était mince et fluet. Sa jeunesse l’avantageait. Il filait à travers la foule, sans se retourner, engloutissant d’énormes bouchées. Il courait au milieu de la rue, dans la boue du caniveau, seul endroit que les badauds laissaient libre. Il pouvait progresser rapidement, bousculant et éclaboussant cependant tout le monde sur son passage. Aux cris du marchand s’ajoutaient ceux des passants salis par la course du garçon.

     « Fais donc attention ! cria une commère furieuse de voir sa jupe bleue maculée de taches boueuses.

     – Mes chausses sont pleines de boue ! renchérit un jeune homme bien mis, en fronçant un nez dédaigneux.

     – Garez-vous, il jette de la merde ! » ajouta un groupe d’étudiants en riant.

     Soudain, le garçon glissa et s’étala de tout son long dans la fange. Le temps qu’il se remette debout, le pâtissier l’avait rattrapé. Celui-ci allait se pencher pour mettre la main au collet de son voleur, lorsque les quatre étudiants s’interposèrent. Ils entourèrent le gros homme essoufflé et l’empêchèrent d’agir :

     « Allons, qu’a fait ce petit pour que tu le poursuives ainsi ? interrogea le premier étudiant en donnant une bourrade au pâtissier.

     – Il t’a volé ? La belle affaire ! Gros comme tu es, tu ne t’en porteras que mieux, se moqua le deuxième qui retint l’homme un instant, avant de le pousser à son tour.

     – Et, sais-tu, ajouta un troisième, si tu laisses trop longtemps ton étal, d’autres vont en profiter !

     – C’est vrai, dit le quatrième. Va donc surveiller ta marchandise. Le pâté qu’a pris l’enfant n’est plus vendable, maintenant !»

     Les jeunes gens entouraient le pâtissier et le poussaient tour à tour. Celui-ci, impuissant devant le nombre, se laissa ballotter avant de réagir. Puis il bougonna :

     « C’est bon. C’est bon. Qu’il coure ! Je retourne à ma marchandise. Mais, si j’en prends un à me voler, il tâtera de mon bâton ! »

     Le garçon, quant à lui, n’avait pas attendu l’issue de la discussion pour filer. Il s’était prestement relevé et avait tourné plusieurs coins de rue. À présent en sûreté, il s’était arrêté et examinait ce qui restait de son larcin. Le demi pâté était boueux, beaucoup moins appétissant que sur l’étal. Pourtant, jeter de la nourriture lui déplaisait. Deux petites mendiantes en haillons, voyant son indécision, se plantèrent devant lui :

     « Donne-nous ton pâté, s’il te déplaît.

     – Mais il est sale ! Vous n’allez pas manger cela.

     – Et alors ? C’est toujours mieux que rien. »

     La plus âgée des deux lui prit le pâté des mains et en engloutit une grosse part avant de donner le reste à sa petite sœur. Aubin les regarda faire, légèrement dégoûté. Mais, après tout, autant que son vol profite à quelqu’un qui en avait réellement besoin.

     Le jeune garçon regarda son vêtement : les chausses et le devant du surcot* étaient couverts de boue puante. Ses mains étaient noires, son visage constellé de taches. Sa mère allait le maudire ! À pas lents, il se dirigea vers son logis, cherchant une explication plausible à sa tenue.

     La maison à étage se dressait quelques rues plus loin. Aubin vit les vendeurs rentrer les étoffes avant la nuit et fermer les vantaux des fenêtres qui servaient d’étal. Son père se tenait devant la porte, l’air important, la bedaine en avant. Le dos cambré, les mains sur les hanches, il surveillait le travail. Il aperçut le garçon de loin et fronça ses sourcils bien fournis, en s’écriant :

     « Écarte-toi, vaurien ! Tu vas salir ma marchandise ! Tu pues à cent pas, quelle infection ! Va-t-en, pourceau, au lieu d’importuner les honnêtes gens !

     – Père, balbutia Aubin, saisi de ne pas être reconnu, je…

     – Grand Dieu ! s’exclama le marchand d’étoffes, écarquillant les yeux. C’est toi, Aubin ? Je ne te reconnaissais pas. Qu’as-tu fait à tes vêtements ? Et tes cheveux, ils sont tellement pâtés de fange qu’on n’en voit plus la couleur ! Et tu pues ! On dirait un porcher ! Toujours à courir les rues ! Je t’avais envoyé livrer un col de dentelle chez Messire Gautier pour le trousseau de sa fille. Tu aurais dû être rentré depuis longtemps ! As-tu au moins fait ma commission ? Qu’as-tu fait pour être si long ? Que s’est-il passé ? As-tu été détroussé ? Volé ? »

     L’enfant sourit discrètement de l’emballement de son père :

     « Calmez-vous, père. Il ne m’est rien arrivé de dramatique. J’ai glissé et je suis tombé dans la boue, c’est tout. Votre col est livré. Vous ne m’aviez donné aucune autre commission ; j’ai donc musardé un peu.

     – Musardé ! gronda Célestin Drapier en levant les bras au ciel. Qu’ai-je fait à saint Pierre pour mériter un fils pareil ? Il musarde ! Mais à ton âge, maraud, j’apprenais à tailler le tissu ! Et toi, tu flânes, tu rôdes. Tu n’es même pas capable de maintenir tes vêtements propres ! Tu ne songes donc pas que ta tournure est la preuve du talent de ton père ? Qu’allons-nous pouvoir faire de toi ?

     – Vous trouverez bien, risqua l’enfant en souriant.

     – Et tu ris ! explosa son père. Par saint Célestin, mon bon patron, je t’étriperais volontiers si tu n’étais pas mon seul fils ! Tu as de la chance d’être si sale, je ne peux te fesser comme tu le mérites ! File voir ta mère. Tu vas voir comment elle va t’arranger ! »

Aubin se faufila dans le magasin et gagna l’étage, où il vivait avec sa famille. Il tomba d’abord sur sa sœur aînée, Nicolette, qui s’écarta sur son passage, en serrant sa robe verte contre elle.

     « Mon Dieu ! Comment fais-tu pour être si sale ! Ne touche pas à ma robe ! »

     Aubin ricana en tendant ses mains noires vers elle :

     « C’est que tu joues à la demoiselle ! Quelle belle toile ! Assortie à ton ruban. Ce vert te va à ravir, ma chère. Elle s’accorde avec tes yeux. Tu attendais un fiancé parmi les clients ? Ou c’est pour les apprentis que tu minaudes ? »

     Nicolette rougit et elle levait la main pour le gifler quand la voix de leur mère retentit :

     « Aubin, cesse d’agacer ta sœur ! C’est toi qui sens si mauvais ? Montre-toi un peu ! »

     Penaud, le garçon s’avança dans la lumière de la cheminée. Sa mère se récria :

     « Ton surcot est gâté ! Un si beau drap ! Tu ne peux donc pas te tenir bien comme ta sœur ? Que vont penser les voisins de ta tenue ? Et les clients ? Tu vas d’abord m’enlever tout ça et te laver ; puis tu fileras dans ton lit ! Tu mangeras demain ! »

     Agnès Drapier saisit son fils par l’oreille et le traîna dans la chambre. Une servante, appelée à grands cris, apporta bientôt un baquet et de l’eau. La mère d’Aubin le frotta et l’étrilla tant que sa peau devint rouge et douloureuse comme battue par des orties. Ensuite, elle le jeta dans le lit qu’il partageait avec sa sœur et tourna les talons dans un bruissement d’étoffe.

     Aubin tira les rideaux du lit pour être seul. Il se félicita de ne pas avoir rencontré sa grand-mère. Celle-ci l’aurait sans doute accablé de sarcasmes et de critiques comme à son accoutumée. Finalement, il s’en tirait à bon compte. Fatigué, Aubin ne tarda pas à s’endormir.

     Il fut réveillé quelques heures plus tard par des éclats de voix. Encore une dispute ! Était-ce une fois de plus au sujet de sa sœur ? Depuis que Nicolette était en âge de se marier, la grand-mère ne cessait de se plaindre des piètres possibilités qui s’offraient à elle. Non, cette fois, il s’agissait de l’oncle Baudouin, autre grand sujet de querelle. Aubin entendit la voix aigre de sa grand-mère s’adressant à son père.

     « Savez-vous, Célestin, que Baudouin, mon cher fils, vient de partir pour Vézelay ? Il va prier sainte Marie-Madeleine. Ce n’est pas vous qui en feriez autant n’est-ce pas ? »

     D’une vois furieuse, le marchand répliqua :

     « Baudouin ceci, Baudouin cela ! Peu me chaut que votre fils coure les églises ! Il a sans doute de gros péchés à se faire pardonner.

     – Célestin ! cria son épouse.

     – Mon gendre ! » reprit la vieille dame en écho. Aubin l’imaginait bien pinçant ses lèvres minces en une grimace réprobatrice. Lorsqu’elle arborait cette expression, ses yeux noirs devenaient perçants comme des épingles et toutes ses rides se creusaient. Son teint blanc se marquait de rouge aux pommettes.

     « Je ne saurais tolérer que vous critiquiez mon fils, reprit-elle d’une voix acide. Baudouin est plus pieux que vous. Cela vous déplaît et vous refusez de le reconnaître, voilà tout.

     – Mère, s’il te plaît, supplia Agnès, n’envenime pas la situation.

     – Maîtresse Berthe, reprit le marchand d’un ton ferme, vous êtes ici chez moi. Je vous dois certes le respect, puisque vous êtes une femme, plus âgée que moi et la mère de mon épouse, de surcroît ; mais vous êtes néanmoins priée de me laisser en paix avec votre gros Baudouin ! »

     La réplique était cinglante, mais il en fallait plus pour décourager l’aïeule.

     – Je sais ce que je dis, rétorqua-t-elle avec dédain. Baudouin est courageux, lui. Il n’hésite pas à voyager, tandis que vous restez douillettement chez vous à faire travailler vos commis.

     – Cette fois, c’en est trop ! rugit Célestin. Ah, je ne suis pas pieux ! Ah, je ne suis pas courageux ! Eh bien apprenez, Maîtresse Berthe, que moi aussi je partirai !

     – Tiens donc ? Et où cela ? À Vézelay peut-être ? Vous en seriez bien incapable ; dès la première journée vous seriez prêt à rentrer ici ! Baudouin lui…

     – Qui vous parle de Vézelay ? répliqua son gendre avec mépris. Ce n’est là que promenade pour vieux barbon goutteux. Non, à Pâques, je partirai pour Saint-Jacques de Compostelle !

     – Peuh ! D’ici Pâques, votre humeur aura changé. Le profit de votre commerce aura bien plus d’attrait que le salut de votre âme.

     – Je ne vous permets pas de douter de ma foi ! J’accomplirai ce pèlerinage. Votre Baudouin n’est jamais allé aussi loin ; quant à vous, vous n’avez jamais bougé de cette bonne ville du Puy ! »

Aubin retint son souffle, curieux de la réponse de sa grand-mère à une telle attaque. Jamais son père n’avait été aussi direct. L’enfant ne fut pas déçu : après un instant de stupeur, la vieille dame répliqua d’une voix sifflante :

     « Vous ne partirez pas seul, je vous accompagnerai ; non pas que mon âme en ait besoin, contrairement à la vôtre ; mais quelqu’un de vertueux doit surveiller votre conduite. Je ne voudrais pas m’entendre dire que mon gendre a plus prié dans les tavernes* que dans les églises !

     – Allons, intervint Agnès, d’un ton apaisant, cela n’est pas raisonnable. Si l’un de vous partait vraiment, il faudrait que toute la maisonnée soit du voyage. Nous ne pouvons vous laisser partir ainsi sans compagnie. »

Il paraissait évident à Aubin que sa mère craignait que les deux adversaires ne s’entretuent en chemin. Vraiment, cette dispute l’amusait beaucoup. Comment cela allait-il tourner ? Qui aurait l’avantage ?

Mais soudain, cela lui parut beaucoup moins drôle. Et si la famille partait réellement en pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, c’est à dire au bout du monde ? Cela l’inquiéta : un aussi long voyage était dangereux ! La preuve, le gros Baudouin refaisait son testament à chaque fois qu’il partait. Les adultes pouvaient faire ce qui leur chantait, mais lui, Aubin, n’irait pas ! Il était bien trop jeune pour risquer sa vie sur les chemins. Dieu lui pardonnerait sûrement de ne pas être plus téméraire.

     Le garçon faillit sauter de son lit pour clamer son refus, lorsqu’il réfléchit. Il s’emballait peut-être pour rien. Le lendemain, la dispute et les promesses de départ seraient sûrement oubliées. Son père avait bien mieux à faire que se lancer dans des voyages. Le commerce de draps le préoccupait plus qu’une démonstration de son courage. Quant à la grand-mère, elle passait son temps à embêter tout le monde. Demain, elle trouverait un autre sujet de querelle.

     Et si ce n’était pas le cas, si la décision de partir était réellement prise, le soir n’était pas le moment le meilleur pour s’opposer aux décisions prises. D’abord, son père et sa grand-mère étaient en colère, donc inaccessibles à la raison. Ensuite, lui-même était en pénitence. Il ne serait donc pas écouté. Aubin se rallongea et s’endormit avant que sa sœur ne le rejoigne.

Le lendemain, le garçon fut tiré du sommeil par une main ferme qui le secouait.

     « Allons, lève-toi, paresseux, criait son père. Le travail t’attend ! Debout ! Faut-il que je te verse une cruche d’eau sur la figure ? »

Ces mots firent jaillir Aubin du lit. La scène se répétait chaque matin et il savait que les jours où il insistait, son père n’hésitait pas à l’arroser.

     Après une rapide collation, ils descendirent tous deux au magasin. Les commis s’y affairaient déjà. Dehors, les étaux étaient dressés et on y disposait les étoffes à la vue des passants. Célestin sortit, entraînant son fils, afin de tout passer en revue. Pour la centième fois, le marchand expliquait les règles du commerce à Aubin. Ce dernier, plus attiré par le spectacle de la rue, n’écoutait que d’une oreille distraite, comme à son habitude. Soudain, dans la foule, il aperçut deux pèlerins. Cela lui rappela la conversation de la veille. Il voulait en avoir le cœur net.

     « Tiens, des pèlerins, annonça-t-il. Regardez, père. Croyez-vous qu’ils vont à Saint-Jacques de Compostelle ?

     – Ma foi, c’est possible. Regarde ce drap bleu, presque noir, je l’ai reçu hier de Provins …

     – Oh, le gros, là ! On dirait l’oncle Baudouin ! Il a tout à fait cette allure quand il part sur les chemins avec le chapeau qui rend sa figure encore plus ronde !

     – Tais-toi donc ! Si ta mère ou ta grand-mère t’entendaient ! On s’en prendrait encore à moi ! De toute façon, le gros Baudouin n’est jamais allé jusqu’à Compostelle. Il est bien trop couard* ! Nous irons, nous ! »

     Aubin frémit. Son père n’avait donc pas encore renoncé. Il prit un air étonné pour demander :

     « Comment cela ? Vous partez en pèlerinage, vous ? Et la boutique ?»

     Le visage du marchand s’assombrit. Il repensait à la discussion de la veille. La colère l’avait poussé à faire une promesse inconsidérée, mais il ne pouvait plus reculer.

     « Nous partirons en pèlerinage à Pâques, tous ensemble, avec ta grand-mère.

     – Pourquoi donc ?

     – Voyons mon fils, pour prier le bon saint Jacques !

     – Père, saint Jacques ne vous a guère préoccupé jusqu’ici. D’où vous vient cette subite résolution ?

     – Après tout, je peux bien te le dire, répondit Célestin en se caressant la barbe. C’est en réalité un défi plus qu’un vœu. Je me suis engagé devant ta grand-mère à partir en pèlerinage.

     – Pourquoi donc ? fit mine de s’étonner Aubin.

     – Eh bien, j’y ai été poussé. Bref, c’est ainsi, nous partons tous dans une semaine.

     – Et vous ne pouvez pas vous dédire ?

     – Devant ta grand-mère ! Tu sais comment elle est ! J’en aurais pour des années à l’entendre se moquer ! De toute façon, cela nous fera le plus grand bien. Il est bon de consacrer du temps à son salut.

     – Mais cela ne me concerne nullement. Je reste ici, annonça l’enfant d’un ton déterminé.

     – Mon fils, cela ne se peut ! Tu dois nous accompagner.

     – Mais pourquoi ?

     – Tu es trop jeune pour rester seul.

     – Je ne le suis pas trop quand il s’agit de faire vos commissions !

     – Cela n’a rien à voir, se justifia Célestin Drapier. Les courses que tu fais ne t’entraînent pas en dehors de la ville. Tu n’es jamais seul très longtemps. Mais enfin, songe à l’effet que cela aurait parmi nos clients ! Nous devons être une famille unie et pieuse ! Lorsque nous reviendrons de Compostelle, on viendra à la boutique non seulement pour acheter, mais aussi pour entendre le récit de nos aventures. On nous admirera !

     – Mais je ne veux pas, moi ! Je reste !

     – Tu viendras !

     – Jamais de la vie, je me cacherai au moment du départ et vous serez obligés de partir sans moi ! »

     À ces mots, le marchand se fâcha. Il empoigna le gamin par son capuchon et lui fit traverser la boutique au pas de charge. Il traîna son fils dans l’escalier et le propulsa dans la chambre :

     « Tu resteras dans la chambre jusqu’au départ, déclara Célestin d’une voix forte. Ainsi, tu ne rateras pas la chance de partir à Compostelle prier saint Jacques pour ton salut. Connaissant ton comportement, tu as bien besoin de prières ! »

     Et il retourna à ses affaires, après cette dernière moquerie. Il voulait se rendre chez le notaire afin de rédiger son testament. Un voyage lointain demande en effet certaines précautions.

 

La suite dans votre bibliothèque locale